Concours de Poésie 2023/2024
28 juin 2024Le palmarès
1. Ruby Ranguin (51votes)
2. Aliyah Yameogo (49 votes)
3. Rose Godrie (48 votes)
333 votes au total. Merci aux poétesses et aux votants !
Les poèmes gagnants
1. Disgrâce (poème 5)
Léana est grande
Très grande
Trop grande
Un mètre soixante-dix en quatrième
Pour elle
C’est trop
Même son prénom
est long
Léana
Léana
Trop long
Trop long
Léana est la fois
Grande et petite
Car à l’intérieu
Elle est minuscule
Riquiqui
Elle n’a pas confiance
En elle
Tout le monde le sait
Alors
Ses camarades en profitent
Moquerie
Cachoterie
Tyrannie
Sauf Marie-Lou
Marie- Lou aussi est grande
Très grande
Mais pas trop grande
Car Marie-Lou c’est Marie-Lou
Son prénom est encore plus long
Que celui de Léana
Mais c’est pas grave
Marie-Lou est belle et forte
Et surtout
C’est Marie-Lou
Alors un jour
Léana est allée voir Marie-Lou
Pour lui demander
Comment
Comment
Les bras ballants
La boule au ventre
Léana marche
Elle marche vers le banc
Le banc de la bande
De Marie-Lou
Marie-Lou
Elle discute et rigole
Avec Jules et Maëlys
Son rire est aussi lumineux
Que les nuages qui survolent
La cour
Ses cheveux sont attachés
Elle porte un pull bordeaux
Et un jean délavé
Marie-Lou
Léana marche
Elle pense à ce
Qu’elle va dire :
Comment
Comment tu fais
Mais là
Léana se sent reculer
Elle se sent attraper
Et enfoncer
Elle fixe l’objectif
Marie-Lou
La peu l’envahit
Mais elle tient bon
Arrivée au noisetier
Elle fixe Marie-Lou
Toujours en pleine discussion
Maëlys tourne la tête
Et voit la petite grande Léana
Elle fronce les sourcils
Marie-Lou se tourne
Et là
C’est le vide
Le blanc
Le néant
Léana fait marche
Arrière
Et court près de la vie scolaire
Tant pis
La peur aura été grande
Trop grande
Beaucoup trop grande
Ruby Ranguin
2. De grâce, oublions-nous (poème 4)
Moi, c’est Leya, j’ai mis fin à mes jours
Maintenant, j’ai douze ans pour toujours
Je reviens chaque jour hanter la cour
J’essaie de me faire oublier
Mais tout le monde parle de moi
Ils ne veulent pas m’oublier
Ils n’arrivent pas à se passer de moi
Je reviens chaque jour hanter la cour
Pour voir ma meilleure amie Clem
Et pour voir ce garçon que j’aime…
Clem m’aime
Clem est toujours aussi jolie
Clem est toujours aussi gentille
Clem est toujours aussi triste de ne pas voir sa meilleure amie
Je reviens chaque jour hanter la cour
Je revois ce garçon que j’aime
Aime-t-il Clem ?…
Clem l’aime aussi ?…
Aliyah Yameogo
3. La grâce du temps (poème 6)
Je m’accrochais moi à ses dernières volontés
Celle d’une vie, d’une histoire, d’un chapitre fini
Comme une douce plume se décrochant d’un oiseau
Me semblait un signe d’espérance de jours plus beaux
J’avais espoir d’amour, de vie et de famille
Aujourd’hui tout ça n’est qu’illusions dans ma tête
Un film qui défile comme une grande ville
Exposant mes vices ainsi que mes défaites
Certains diront que j’exagère d’autres sauront
Ma vie n’est pas semblable à des illusions
Elle est forte et réelle, éprise de compassion
Douce et sincère remplie de belles leçons
Tout ça me ramenait ici, à cette vie
Heures étaient minutes qui semblaient secondes
J’eus le temps d’enfin pouvoir le réaliser
A mes côtés tout près de moi les têtes tombaient
Il regardait là, impassible, prêt à lâcher
Son coup de grâce lancé sur ma nuque dénudée
Rose Godrie